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Photo du rédacteurSylvie Boizet - Naturopathe à Nice

ANTI-DOULEURS : ATTENTION AUX OPIACÉES !

Dernière mise à jour : 11 août 2021


• De nouveaux chiffres alertent sur la dangerosité des opiacés : le nombre de décès lié à leur surconsommation augmente en France ! Extrait d'un article de Top Santé sur le sujet : "Elle est la première cause de mortalité par overdose en France. L'addiction aux opiacés serait responsable de plus de 500 décès chaque année, soit six fois plus que l'héroïne et cinq fois plus que la méthadone. Des chiffres alarmants, publiés par Le Monde, qui mettent l'accent sur les dangers de ces médicaments à base de dérivés d'opium. Les médecins ne cessent de dénoncer les risques engendrés par le recours aux antidouleurs, notamment l'accoutumance. (...) Voir l'article complet.


• Troubles fonctionnels intestinaux : 3 fois plus d’opioïdes en 5 ans !

Une équipe de chercheurs et cliniciens du Centre Hospitalier de Rouen (1) a évalué l’impact de la consommation d’opioïdes chez les sujets suivis pour troubles gastro-intestinaux. Leur étude montre une nette augmentation de la consommation de Tramadol, d’opoïdes de niveau II et III entre 2013 et 2018. Elle a plus que triplé en 5 ans, et elle est plus importante chez les sujets qui souffrent de troubles fonctionnels gastro-intestinaux que dans la population générale. Une augmentation de la sévérité des symptômes gastro-intestinaux (vomissements, constipation) et une dégradation de la qualité de vie est associée à cette consommation.

• Pourquoi ces résultats sont-ils importants ?

La consommation d’opioïdes de palier II et III a fortement augmenté au cours de la dernière décennie, notamment aux États-Unis (respectivement +45% et +65% entre 2006 et 2017). Cela n’est pas sans conséquence, notamment sur le risque de mésusage et d’overdose. Des tendances similaires - bien que moins marquées - ont été mises en évidence en France.

Ces traitements ne sont pas recommandés pour les douleurs liées aux troubles fonctionnels intestinaux, car ils favorisent les symptômes gastro-intestinaux eux-mêmes. Ils sont cependant utilisés chez ces patients pour d’autres types d’atteintes. Il était intéressant de juger de l’évolution de ces tendances et des conséquences sur la santé des patients concernés.


> Méthodologie

Les données évaluées portent sur les patients suivis au centre hospitalier de Rouen pour troubles gastro-intestinaux entre 2013 et début 2019. Le syndrome de l’intestin irritable et la dyspepsie fonctionnelle ont été évalués ainsi que la sévérité du syndrome de intestin irritable, les vomissements, la sévérité de la constipation et la qualité de vie. Les patients ont été classés en fonction des traitements opioïdes qu’ils recevaient, opioïdes de niveau II, opioïdes de niveau III ou sans opioïde.


RISQUES SÉRIEUX Ainsi, les risques en consommant ces opioïdes sont sérieux, sans aller jusqu'aux drames et ravages qu'ils causent aux Etats-Unis, où des personnes s'effondrent dans la rue, au volant de leur voiture, en plein magasin (en 2017, 72000 personnes sont mortes d'overdoses, bien davantage que ce que génèrent le sida, les accidents de la route et les armes à feu là-bas !). De plus, les cartels de drogue succèdent dorénavant aux laboratoires et vendent aux usagers, de façon illicite, des dérivés du Fentanyl, encore plus dangereux.


• Quels sont ces médicaments anti-douleurs ?

En dehors de l'Aspirine et du Paracétamol de "niveau I" tout comme l'Ibuprofène (Advil), les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), le kétoprofène ou le Diclofénac, le Di-Antalvic ou son cousin le Propofan ayant provoqué des suicides en Grande-Bretagne ont été interdits en 2009 par l'UE et retirés du marché en 2011 en France.


Les utilisateurs se sont alors rabattus sur les opioïdes de "niveau II" comme le Tramadol, mais qui est une molécule encore plus puissante. Dans cette catégorie existe aussi l'Ixprim, le Zaldiar, le Contramal, le Codoliprane, la Codéine, le Dafalgan codéïné, le Dicodin...


Au "niveau III" on trouve plus fort encore : la morphine, le Skénan, le Fentanyl, l'Oxycontin, le Demerol... En fait, depuis l'interdiction du Di-Antalvic, les ventes explosent et les revues professionnelles, les publicités des laboratoires pharmaceutiques font croire que l'association Tramadol et Paracétamol remplaceraient avantageusement le Di-Antalvic. Mais en réalité, cette association présente bien plus d'effets secondaires (nausées, vertiges, confusion ou au contraire euphorie).

> Sur ce sujet, les spécialistes de la douleur (en cancérologie par exemple) et les addictologues s'opposent. D'un côté ceux qui voudraient davantage soulager les cancéreux (et sont invités dans les colloques organisés par les laboratoires…) et de l'autre, ceux qui voient arriver dans leur cabinet des patients sortant de l'hôpital avec des listes de médicaments longues comme le bras et renouvelées par des médecins de ville un peu dépassés et sous la pression de leurs patients.


Face au nombre grandissant de personnes intoxiquées et droguées à la Codéïne et au Tramadol (en quelque sorte l'héroïne de M. et Mme Toutlemonde), l'urgence pour une majorité de patients est de sortir de ce cercle vicieux, de cette dépendance. Confrontée à cette problématique, et dans le but de pouvoir se passer aussi des médicaments de substitution aux opioïdes telles que la méthadone et la buprénorphine, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a jugé nécessaire de mettre à la portée de tous, et pas seulement des hôpitaux et des structures médico-sociales, l’accès à l’antidote de l’overdose aux opioïdes, la naloxone. > La naxolone est une substance qui présente une très forte affinité pour les récepteurs du cerveau sur lesquels se fixent les substances opioïdes. Une fois administrée, elle prend la place de l’opioïde à l’origine du surdosage. Mais contrairement à lui, la naloxone n’active pas le récepteur sur lequel elle se fixe (on parle d’effet antagoniste). Quelques minutes après son utilisation, les signes d’overdose régressent : on observe un retour à l’état de vigilance et la reprise d’une respiration efficace.

Problème : le corps élimine très rapidement la naloxone. De nouvelles administrations sont donc nécessaires en attendant que l’opioïde soit, lui aussi, évacué par l’organisme. Ce qui justifie d’attendre les secours, qui préconiseront le plus souvent une courte hospitalisation. > Cet antidote existe sous 2 formes en France :

- En spray nasal dans chaque narine : Nalscue (laboratoire Indivior). Le Nalscue n’a pas trouvé un terrain d’entente avec le CEPS (Comité Economique des Produits de Santé) sur son prix et son remboursement. Il est donc resté uniquement disponible au sein des structures d’addictologies au prix d’achat de 35 € HT. Le laboratoire a même décidé d’arrêter sa commercialisation.


- Une nouvelle spécialité en spray nasal (laboratoire Mundipharma) devrait bientôt être disponible à l’été 2021 sous le nom de Nyxoid.

- En injection intramusculaire : Prenoxad (laboratoire Ethypharm).

Seul Prenoxad est disponible en pharmacie de ville (sans ordonnance) et remboursé à 65 % au prix de 23,16 € TTC.

- On peut également intervenir par neuro-stimulation médullaire (une électrode est placée au niveau de la moelle épinière et brouille le message de la douleur). A voir avec votre médecin.



- Des alternatives naturelles, jusqu’à une certaine mesure, existent aussi en complément de votre suivi médical (cryothérapie, thermothérapie, phytothérapie, aromathérapie, réflexologie, auriculothérapie, hydrologie, hypnose, sophrologie, meilleure respiration et rééquilibrage du système nerveux autonome, relaxation et visualisation anti-douleur, alimentation anti-douleur…) pour venir à bout ou soulager vos douleurs chroniques ou ponctuelles. > Un livre à lire pour vous aider : "Le guide des anti-douleurs naturels" du Dr Yann Rougier et Marie Borrel, éditions Leduc Pratique. Sylvie Boizet - Naturopathe

SOURCES :

(1) Site médical Actus Univadis :

Melchior C, Desprez C, Wuestenberghs F, Leroi AM, Lemaire A, Goucerol G. Impact of Opioid Consumption in Patients With Functional Gastrointestinal Disorders. Front Pharmacol. 2020;11:596467. doi: 10.3389/fphar.2020.596467. PMID: 33414719>


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